Vrac Lille : découverte de l'épicerie zéro déchet Boco & Co
Que vous soyez adepte du vrac ou curieux d'en savoir plus, découvrez notre live avec Amandine de l'épicerie sans emballage Boco & Co ! Elle nous partage son parcours, le fonctionnement d'une épicerie de vrac, sa démarche dans la sélection des fournisseurs, les freins rencontrés, etc.
Découvrez les coulisses de Boco & Co, une épicerie vrac engagée
Nous sommes fiers de vous présenter ce 1er live Instagram d’une longue série avec Amandine de l'épicerie sans emballage Boco & Co à Marcq-en-Barœul et Mouvaux près de Lille sur le thème du vrac côté coulisses !
Le live est disponible juste ici :
Quel est ton parcours avant l'ouverture des deux épiceries sans emballage Boco & Co ?
C'est un parcours un peu atypique puisque après 10 ans en bloc opératoire en tant qu'infirmière, j'ai eu envie de changer de travail. Comme je suis une amatrice de bonnes choses, j'ai rejoint une fromagerie : L'ami Fromager à Bondues. J'ai découvert le métier de commerçant, ce qui m'a permis d'apprendre plein de choses et m'épanouir pendant 2 ans et demi. Ensuite, j'ai eu l'envie de créer mon projet en lien avec mes valeurs et Charlotte et moi nous avons créé Boco & Co ! Avec Charlotte nous étions collègues au bloc opératoire pendant 10 ans, ce projet nous a rassemblées.
Est-ce que tu étais déjà une adepte du vrac ?
Oui, c'est quelque chose que je pratiquais depuis longtemps, mais je ne me retrouvais pas dans les commerces de vrac proche de chez moi. Je devais parfois faire des kilomètres pour trouver ce que je cherchais et ça n'avait plus de sens avec cette démarche pour moi. C'est comme ça que l'idée a germé de créer une épicerie qui regroupait ce que je cherchais.
Comment fonctionne une épicerie en vrac ? Il y a des règles à respecter ?
Bien sûr, il y a des règles d'hygiène incontournables car il y a beaucoup de produits alimentaires et de cosmétiques, mais ensuite, il n'y a aucune règle d'approvisionnement pour le choix des produits, c'est selon l'épicier.
Est-il possible pour un épicier en vrac d'aller en grande surface pour s'approvisionner en produits classiques et les déloter pour les vendre en vrac ?
Bien sûr ! C'est là qu'on arrive dans le manque de législation et d'accompagnement du vrac, mais c'est tout à fait possible d'aller chez des grossistes basiques et de remplir son épicerie. Il n'y a aucune règle et c'est selon les valeurs de l'épicier et ce qu'il souhaite dégager avec son projet. Malheureusement, il n'y a aucun aspect réglementaire autour du vrac et de ce que cela veut dire dans la démarche du commerçant et il est nécessaire de donner plus d'informations au consommateur.
C'est donc l'humain et ses valeurs qui font qu'une épicerie en vrac est, ou n'est pas durable dans son approvisionnement. Avec tes 2 années de recul avec l'épicerie de Marcq, comment sélectionnes-tu tes produits ? Tes fournisseurs ?
Dans un premier temps, on axe sur le local. Cela nous permet d'avoir un échange avec les fournisseurs, ils viennent à l'épicerie, les clients peuvent discuter avec eux et cela crée du lien et de la proximité. Ensuite, on axe en France avec le même degré de qualité et d'éthique. Pour les produits pour lesquels ce n'est pas possible, on va choisir ailleurs dans le monde des coopératives pour assurer une juste rémunération et un équilibre.
As-tu quelques exemples de rencontres ?
Oui, le premier qui me vient en tête, c'est Vincent Le Fou du Grain qui torréfie à Quesnoy-sur-Deûle et qui est capable de faire aimer le café à n'importe qui ! Ensuite, il y a les Moulins de Waast, Émile parle de ses produits avec son amour du métier. On met en avant cela en boutique, peut être pas assez, mais on essaye !
Tu as changé récemment ta gamme de chocolat, dans quelle optique ?
Nous travaillons désormais avec une chocolaterie belge, les chocolats Bio Nao, qui travaille également avec notre fournisseur de noix de cajou. C'est également tout un sujet la noix de cajou. Et avec ce fournisseur, on peut connaître la traçabilité de notre chocolat depuis sa cueillette jusqu'à son arrivée à l'épicerie pour assurer une meilleure qualité à nos clients et un produit durable.
Qui sont les clients qui viennent dans vos 2 épiceries ?
On a tout types de profils de clients, des adeptes du zéro déchet, ou des enfants qui ont quelques centimes et souhaitent acheter des bonbons ou des personnes âgées qui ont besoin de peu de quantité, on a toute une palette joyeuse de clients. Certains sont très sensibles au zéro déchet mais d'autres viennent plutôt pour la qualité des produits.
Quelle image ont tes clients qui découvrent le vrac ?
Parfois on tombe un peu dans les clichés comme les "mangeurs de graines vegan qui mettent tous leurs déchets de l'année dans un bocal" mais le but, c'est de faire du mieux qu'on peut par petite touche. Venez comme vous êtes, sans peur ! Il n'y a pas de petits gestes, c'est important de le dire. C'est la légende du colibri, c'est avec des petits gestes que l'on fait de grandes choses. On peut changer une habitude à la fois, sans oublier le plaisir et ne pas se donner des objectifs insurmontables. C'est très actuel de parler de la charge mentale et on peut penser que le vrac, c'est un surplus à cette charge, mais non il faut changer tout doucement.
Par quel produit est-il plus simple de débuter en vrac ?
Par le plaisir ! Par exemple du chocolat ou ramener son bidon de lessive pour le faire remplir. C'est simple et ça ne demande pas trop d'effort d'organisation.
Et si je n'ai pas de bocaux ?
On a toujours des bocaux dans notre "banque à bocaux" que nos clients nous donnent, que l'on nettoie et que l'on met à disposition. Nous avons également quelques sacs en kraft indispensables. Ne pas avoir de bocaux ce n'est pas un frein, entrez ! Venez découvrir l'épicerie, et même sans acheter découvrez notre offre, car il y a de tout : légumineuses, chocolat, épices, produits de beauté, produits d'entretien, etc.
Le prix est un argument qui revient souvent comme "Cela me paraît cher pour du vrac" as-tu ce type de remarque en boutique ?
Oui, j'ai tout le temps ces remarques, mais ce qu'il faut se demander c'est : plus cher par rapport à quoi ? Par exemple, nos pâtes sont issues d'une coopérative italienne, bio et produites artisanalement. Donc évidemment, nos pâtes seront plus chères que celles achetées en grande surface d'une marque de distributeur. Tout dépend de nos habitudes de consommation. Le but du vrac, c'est de consommer seulement ce dont on a besoin. Donc lissé sur l'ensemble, l'équilibre se fait entre les produits. Certains produits coûtent plus cher, car notre démarche de qualité implique un travail d'hommes, des démarches humaines et tout travail mérite une juste rémunération sans pression sur mes fournisseurs, surtout dans les métiers de production qui ne sont pas évidents.
Nous avons l'interrogation d'un de nos gourmets concernant le risque des mites alimentaires dans les produits issus du vrac, est-ce quelque chose d'habituel ?
Oui, c'est quelque chose qui est normal dans le vrac et surtout dans le bio ! Nous avons eu de longues discussions à ce sujet avec notre fournisseur de farine monsieur Waast. Malheureusement, c'est la nature qui prend le dessus. Donc ce n'est pas plaisant, mais ça ne veut pas dire que c'est sale ou que c'est mal tenu, c'est un phénomène naturel, car c'est la mite qui pond dans le grain de blé, ensuite le blé devient farine et c'est ainsi que le processus est enclenché. Vous verrez très rarement des mites dans des farines lambdas, car il y a des insecticides de stockage.
Y-a-t-il des bonnes pratiques à respecter? Quels sont les produits pour lesquels il faut tout particulièrement faire attention ?
Les produits sensibles sont la farine, les pâtes, parfois les fruits secs. Pour les bonnes pratiques, il y a déjà un effort à faire pour les fournisseurs et nous, c'est un énorme travail au quotidien : on contrôle tous les produits dès réception, lors du stockage et du remplissage des silos. C'est notre bête noire donc on est très vigilants. C'est important pour nos clients d'avoir des bocaux bien hermétiques pour stocker leurs produits, bien fermer les bocaux et certains mettent leurs produits 24h au congélateur après achat avant de les mettre dans leur armoire. Cela n'a pas du tout d'impact sur les produits, mais ça tue les potentielles mites qui seraient présentes dans la farine.
Ce que je retiendrai de notre échange sur le vrac
- c’est l’épicier et ses valeurs qui font le vrac : choisissez bien l’épicerie qui correspond à vos valeurs
- le vrac, une autre manière de consommer : en achetant des produits bruts, ce dont on a besoin, en cuisinant…
- tel le colibri, petit à petit on s’y met sans vouloir être parfait 😌
👉 Découvrez-en plus sur l’épicerie Boco & Co à Mouvaux et à Marcq : leur histoire, leur démarche et leurs produits.
Si vous aussi vous êtes sensible à la qualité du contenu de vos assiettes, rejoignez-nous sur www.avisdegourmets.com pour découvrir et partager les bons produits de producteurs et artisans/commerçants près de chez vous.