Anti gaspi : nos conseils pour se lancer dans la cuisine anti gaspi

Depuis 50 ans, le développement des supermarchés/hypermarchés nous a habitués à une surabondance de biens. On y trouve de tout, tout le temps, souvent suremballés avec des mises en avant et des promotions qui nous incitent à remplir le caddie, souvent plus que nécessaire. L’alimentation anti gaspi prend le contrepied de cette société de consommation. Nous n’avons rien inventé, l’idée ici est simplement de remettre au goût du jour le bon sens de nos grands-parents.

J’entends déjà certains d’entre vous qui se disent :  « Mouais, manger les restes ce n’est vraiment pas sexy, ils font la tête à la maison si je leur sers 3 fois le même poulet ».

Et d’autres parmi vous se disent peut-être :  « Mouais, je vous vois venir… Réduire ses déchets et n’avoir plus qu’une seule poubelle de déchets par an, très peu pour moi... ».

Alors, je vous le dis tout net, pour moi aussi, faire tenir nos déchets dans un pot de 1kg me semble tout à fait illusoire à ce jour... Et ce n’est pas grave ! Sans basculer dans une consommation 100% zéro-déchet, il y a plein de petits pas faciles à mettre en pratique qui vont vous permettre de réduire vos déchets et de réaliser des économies… tout en vous régalant ! J’insiste sur le « en vous régalant », car adopter une démarche anti gaspi n’a rien d’une punition, bien au contraire 😉

Alimentation anti gaspi : nos conseils pour se lancer

1. Achetons ce dont nous avons réellement besoin

L’idée ici, c’est d’être acteur de ses achats en les préparant en amont. Personnellement, voici comment je fonctionne :

• Je fais le point sur ce que j’ai en stock (ça évitera d’acheter un 3ème pot de crème fraîche alors qu’il en reste 2 au fond du frigo), sur ce que j’ai envie de cuisiner dans les jours à venir et sur les produits qui me manquent.
• Si je recherche un peu de nouveauté dans mes casseroles, je repère des recettes sur mes livres de cuisine ou mes sites de prédilection comme Claireaumatcha, Papilles et pupilles ou le Chef Simon (site sur lequel vous pouvez retrouver la plupart de nos recettes publiées sur le blog Avis de Gourmets)
• Je rédige au fil de l’eau une liste de course par type de produits sur mon téléphone (fromagerie / boucherie / légumes / poisson / épicerie…). En fonction des déplacements, cela permet de s’arrêter faire ses courses de manière ciblée sans y passer beaucoup de temps.

Si vous faites vos achats alimentaires sans liste de courses et que vous passez par la case grande distribution pour vos courses, vous risquez d’acheter trop de choses, des produits que vous ne mangerez pas et qui finiront à la poubelle. Selon l’ADEME, dans les ordures ménagères, 20 kg de déchets alimentaires par habitant sont jetés chaque année, dont 7 kg étaient encore dans leur emballage. Pour une famille de 4, c’est presque 100 kilos de produits gâchés à la maison.
Et sans liste de courses/plats en tête, il vous manquera certainement des produits pour cuisiner au jour le jour.

2. Achetons des produits de qualité les moins industrialisés possibles

Quel est le rapport avec une alimentation anti gaspi ?

• En privilégiant les produits non transformés par l’industrie, au-delà des ingrédients parfois douteux, vous éviterez des montagnes d’emballages et de plastique.
• En privilégiant des produits bruts non transformés, vous pourrez les valoriser de plein de différentes manières.
• En achetant des produits de qualité (des produits de saison authentiques bien élevés/produits, des circuits de distribution courts qui vous permettent d’accéder à des produits d’une fraîcheur optimale…), non seulement vous éviterez le surplus d’emballage mais vous aurez plus de facilité, de plaisir à les valoriser.

Personnellement, j’achète mes légumes en direct producteurs sous la forme d’un panier de légumes de variétés anciennes d’un maraîcher bio de la région, que je complète avec des légumes achetés au magasin de producteurs près de chez moi. La fraîcheur (et la diversité) de ces légumes est incomparable par rapport à des légumes de grande distribution qui ont connu les transports, les frigos, les emballages et les rayons des magasins. Prenons l’exemple des radis ou des betteraves : lorsque vous achetez des produits de qualité, leur grande fraîcheur vous permet de valoriser tout le produit fanes comprises, à vous le succulent pesto de fanes de radis ou de betteraves !

Dans le même esprit, boucherie, fromagerie, poissonnerie et épiceries de vrac sont vos amis.

Rendez-vous sur Avisdegourmets.com notre guide de bonnes adresses collaboratif pour trouver les boucheries recommandées à Lille, les poissonneries recommandées à Marcq-en-Barœul ou encore les charcuteries recommandées à Lyon .
Nous vous invitons également à y recommander vos produits et commerces coups de cœur pour les faire découvrir plus largement.

3. A la maison, organisons-nous limiter le gaspillage d’aliments

Comment s’organiser à la maison pour ne pas jeter des aliments non consommés ? Je vous partage ici notre organisation familiale actuelle, en espérant qu’elle puisse vous aider à trouver votre propre organisation 😉.

• Priorité aux produits qui ont besoin d’une ultra fraîcheur

De manière très concrète, quand je rentre des courses, je passe en revue tous les produits dont je dispose. Sur une feuille A4, en partie gauche j’inscris tout ce dont je dispose (légumes, viandes, poisson, céréales, légumes secs…). En partie droite, j’inscris des idées de repas équilibrés à partir des produits à disposition. Je les classe par ordre de priorité en fonction des dates de péremption : en haut à droite les idées de repas urgents, en bas à droite les repas qui ne pressent pas.

Coques, jambon blanc artisanal, tranche de pâté du charcutier, brocolis, radis, steak haché du boucher, tous ces produits ont par exemple besoin d’être consommés hyper frais. Ils ne supporteront pas d’être oubliés au fond du frigo.

• Congélation

Nous n’hésitons pas à congeler les produits qui s’y prêtent bien et que nous ne consommerons pas tout de suite. Par exemple, pour le pain, nous n’achetons pas de pain blanc mais du pain au levain naturel à fermentation lente. Lorsque nous passons à proximité d’un bon artisan (farines de qualité, sans additifs, fermentation lente…), nous faisons le plein de bon pain. Non seulement ce pain conserve longtemps, mais il se congèle également très bien.

• Anticipons certaines préparations/cuissons

Certains légumes frais ne supportent pas d’attendre même un ou 2 jours avant d’être préparés.

Vous avez acheté des radis ? Les fanes sont belles ? Cuisinez-les vite fait !

Vous avez acheté des brocolis ? Allez hop quelques minutes de cuisson tant qu’ils sont bien verts et n’ont pas viré au jaune. Mangez tout des fleurs de brocolis aux tiges, tout est délicieux. Une fois cuit, le brocolis pourra sans problème être mangé 2 ou 3 jours plus tard. 

• Cuisinons nos beaux restes en toute simplicité

Valoriser un beau produit de A à Z, n’est-ce pas lui faire honneur, ainsi qu’au producteur/artisan qui nous nourrissent ?

Alimentation anti gaspi : idées simples pour cuisiner les restes

Paris ne s’est pas fait en un jour. Voici quelques idées de recettes simples, faciles et goûteuses pour commencer à accommoder les restes. Et ce n'est pas grave si parfois vous manquez de temps pour accommoder certains restes ;-).

1. Restes de poulet

Lorsque je souhaite faire un poulet rôti, j’achète un bon et gros poulet fermier élevé en plein air au magasin de producteur. La bête fait souvent + de 2kgs et nous permet de réaliser 3 repas : un bon poulet rôti, une salade césar maison avec les morceaux de poulets restants et un bouillon de volaille.

Le bouillon de volaille, c’est tout simple à réaliser et ça vous permet par exemple de réaliser un risotto qui a du goût. Le week-end dernier, j’ai ainsi réalisé un risotto de coquillettes avec un bouillon de volaille maison que j’avais au congélateur.

2. Restes de viandes : bœuf, agneau, porc…

A la maison, les restes de viandes sont régulièrement préparés en parmentier. Si il vous reste du jus de cuisson, utilisez-le également. Une bonne purée maison de pommes de terre et/ou patate douce, les restes de viandes hachés puis revenus doucement avec un oignon, du coulis de tomates, du sel, du poivre, des herbes. Dans un plat, versez la préparation de viande tomatée, sur le dessus versez la purée. Et hop au four, un régal avec une salade !

3. Restes de pain

Vos restes de pain peuvent facilement être transformés en chapelure. Afin d’assurer une bonne conservation, il vous faudra juste au préalable passer votre pain environ 30 minutes au four à 100 degrés pour retirer toute humidité. Ensuite, direction le mixeur. Et à vous les escalopes milanaises maison !

4. Restes de légumes : Fanes de radis, carottes, betteraves, navets, tiges d'asperges...

Chez nous, les jolies fanes finissent souvent en soupe maison (soupe de fanes + pomme de terre + oignons + bouillon de volaille) ou en pesto (fanes + ail + parmesan + pignons + huile d’olive et jus de citron)

Tiges de brocolis, tiges d'asperges, tout se mange lorsqu'on achète de beaux légumes. Je cuisine à part les pointes d'asperges et les fleurs de brocolis. Je conserve les tiges 2 ou 3 jours dans un tupperware au frigo et lorsque j'ai suffisamment de légumes, je fais ma fameuse soupe "fouzitou". N'oubliez pas d'éplucher les tiges d'asperges pour éviter les fils.

Et petit à petit, testez des choses, lancez-vous 😉. Ce week-end, pour la première fois, j’ai par exemple cuisiné les barbes de Saint-Jacques après les avoir jetées pendant des années.

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